Peste
Création 2016 pour l’exposition « Petits Maux et Grands Fléaux », Musée d’Histoire de la Médecine, Paris. Également présentée à la Villa Finaly (Florence) pour l’inauguration de la version italienne de l’exposition.
Direction artistique : Florence Guérin
Interprètes : Jade Domenech de Cellès, Etienne Favre, Sandra Laurin, Sophie Sigwalt.
Vidéo : dacha.fr
Photographies : Ilan Stéfanon
Commissaire d’exposition : Yvan Brohard
La chorégraphie Peste suit un processus de création multidirectionnel. A partir du catalogue d’exposition des sculptures médiévales au sein desquelles nous allions évoluer, nous avons cherché des mouvements, des interactions entre danseurs, et des tableaux visuels en relation à l’esthétique des corps ondulés/onduleux du magnérisme allemand.
Parallèlement, les sculptures des saints protecteurs nous ont orientés vers les maux, les symptômes et la charge symbolique qu’ils représentaient. Le saint-Sébastien, protecteur contre la peste, a guidé notre recherche. Le point de vue adopté est tantôt celui du monstrueux, tantôt celui du récit de la contamination ou encore celui de l’indicible. La morsure du rat, transposée au danseur, a fait apparaître des bouches ouvertes, elles-mêmes évoquant des images de gargouilles sur lesquelles nous avons travaillé et écrits plusieurs tableaux mettant en exergue le démoniaque.
Bouches/gueules ouvertes, doigts crochus, ganglions, fièvre, contamination, choc de la maladie, soutien collégial, procession mortuaire, distance spirituelle, au-delà ?… sont des mots que nous avons choisis pour chercher des images ad hoc, images composées servant de canevas, de structures globales de composition à l’intérieur desquelles l’improvisation prenait place.
L’idée était de rendre vie à ces sculptures de saints protecteurs et de faire ressentir la proximité historique de ce fléau avec les épidémies d’aujourd’hui. L’idée était aussi de montrer la solidarité mais aussi l’impuissance humaine et la solitude.
Florence Guérin
The choreography « Peste » follows a multi-directional creation process. From the exhibition catalog medieval sculptures in which we were going to perform, we looked movements, interactions between dancers and visual scene in relation to wavy body/aesthetics of German « magnérisme ».
Meanwhile, the sculptures of the patron saints directed us to the pain, symptoms and symbolic they represented. The Saint Sebastian, protector against the plague, has guided our research. The point of view adopted is sometimes that of the monstrous, sometimes that the story of the contamination or that of the unspeakable. Rat bite, transposed to the dancer, showed open mouths, themselves reminiscent images of gargoyle, on which we have worked and written several scenes highlighting the demonic.
Open mouths, crooked fingers, lymph nodes, fever, infection, disease, collegial support, funeral procession, spiritual distance, … Are the words we have chosen to paint ad hoc images, used as canvas, global structures of composition within which our improvisation took place.
The idea was to give life to these sculptures of patron saints and to feel the historical proximity of this scourge with epidemics today. The idea was also to show solidarity but also human helplessness and loneliness.
Florence Guérin
